Abstract:
Notre travail vise à la présentation d’une réflexion métatraductive à partir de plusieurs essais de traduction de Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau. Afin de procéder à cette illustration, qui concerne le quatrième chapitre de ce travail, nous introduisons l’ouvrage à partir du contexte de production et du parcours personnel de l’auteur.
Surréaliste de la première heure, Queneau l’abandonne en 1929. Après une trentaine d'années d’affranchissement de tout courant, il se présente auprès du public en qualité de co-fondateur de l’Oulipo. L’année 1961 acquiert une double valeur : outre que la création de l’Ouvroir de littérature potentielle, Cent mille milliards de poèmes fait son apparition chez Gallimard.
Avant la présentation de chaque sonnet, la première partie du travail abordera notamment des questions concernant le rapport entre l’œuvre, l’auteur, et le lecteur. Afin d’être lue, l’œuvre quenienne en tant que telle n’existe pas : c’est au lecteur de la créer à partir des vers des dix sonnets coupés en languettes. En ce sens, l’objet-livre perd son unité caractéristique en raison de ces 140 bandelettes et son titre s’avère menteur si le lecteur n’accepte pas de jouer avec le texte.
Dans la quatrième partie du travail, c'est-à-dire le commentaire des traductions, nous nous interrogeons surtout sur le rôle des retraductions.