Abstract:
La fin du XIXe siècle en France est une période d’innovation et d’expérimentation littéraires et artistiques qui trouvent dans la petite presse leur canal d’expression privilégié. Les « petites revues », qui se constituent aux marges de la presse officielle, deviennent ainsi le miroir des enjeux et des liens existant entre les différentes tendances d’un mouvement aussi varié et complexe que le Symbolisme.
Dans le cadre des études consacrées à la petite presse, nous allons prendre en examen « La Vogue », en essayant de montrer comment cette « petite revue » contribue de façon remarquable à la définition de la nouvelle esthétique symboliste. Pour ce faire, nous nous appuierons sur la méthode sociologique développée par Bourdieu, afin de déterminer comment « La Vogue » se situe, au sein du champ littéraire, par rapport à la littérature consacrée aussi bien qu’à l’égard des autres avant-gardes. Ensuite, nous nous appuierons également sur la notion de « réseau », pour montrer que les petites revues favorisent la formation de liens non seulement en tant que lieux de sociabilité, mais aussi en tant que vecteurs d’idées et de formes nouvelles.
À ce propos, nous focaliserons notre attention sur la question du vers libre, « La Vogue » étant la première revue à publier des textes en vers libre, dont la paternité est attribuée entre autres à Gustave Kahn, directeur de la revue.